Une femme exceptionnelle mais si cruelle !

Je t’ai rencontrée jeudi soir vers 19h sur la ligne 13 en direction de Châtillon, je ne t’ai pas remarquée immédiatement, étant plongé dans mes pensées. J’ai senti la présence de ton regard, je t’ai alors regardée droit dans les yeux, tu les as baissés immédiatement avec un léger sourire gêné. Tu m’as dévisagé à nouveau, j’ai esquissé à mon tour un léger sourire aussi timide que le tien.

Pendant 5 minutes nous nous sommes regardés amusés, j’étais troublé et à la fois paniqué.

Nous sommes descendus à la station Montparnasse, après une hésitation intense et une forte boule au ventre, j’ai pris mon courage à deux mains et je t’ai abordé.

Me voyant un peu mal à l’aise, tu m’as fait un large sourire et m’as dit que j’étais courageux, je t’ai avoué que c’était la première fois que je faisais cela d’où ma maladresse.

Nous avons discuté près d’un quart d’heure en bas des escaliers oubliant l’endroit et le temps, le feeling passant si bien.

J’ai dû écourté ce magnifique échange car je devais visiter un appartement, je t’ai proposé de nous revoir autour d’un verre dans un cadre plus agréable, tu as accepté et m’a proposé d’échanger nos numéros.

Tu m’as mis sur un nuage, j’étais tellement bien, complètement sous ton charme, je ne me souviens même plus de l’appartement que j’ai visité.

Malheureusement j’ai tenté de t’appeler pendant le week-end, des sonneries mais personne au bout du fil, je t’ai laissé un message dimanche soir mais resté sans réponse. Le message que je t’ai envoyé hier a subi le même sort.

Aujourd’hui je me suis résigné, c’était trop beau pour être vrai, je me suis posé tant de questions sur moi, ces derniers jours, qui auraient pu expliquer ton mutisme, mais maintenant je sais que je ne le découvrirai jamais.

J’aurai préféré une réponse cruelle à un si long silence, au moins j’aurai été fixé et j’aurai pu commencer à t’oublier, mais là je garde un goût d’inachevé, je me sens humilié, la sensation d’être jeté comme un mouchoir sale.

Tu as peut-être peur de me décevoir en me répondant négativement, en attendant je baigne dans la douleur, la colère, la tristesse, l’incompréhension et je me sens idiot de passer par tous ces sentiments alors que je te connais à peine.

Le plus dur c’est que tu resteras à mes yeux une femme aussi exceptionnelle que cruelle.