Un si troublant regard

A ma montée dans la rame à la station BFM, vous étiez là, assise sur un strapontin. Coup de foudre immédiat. Debout à un mètre de vous, je ne peux m’empêcher de contempler votre visage. Premier croisement de regards, le bleu de vos yeux m’engloutit, je suis pétrifié et détourne rapidement la tête (“Impossible qu’une telle femme s’intéresse à toi, arrête de rêver…”). Nouvelle plongée dans le bleu quelques secondes plus tard, là je me dis que je n’ai pas le droit de flancher, je soutiens votre regard quelques instants, une éternité (“Peut-être pas si impossible, finalement ?”). Je suis déboussolé, gêné, j’ai peur de vous gêner… Je ne trouve évidemment pas le courage d’engager la conversation, vous dire ce que je ressens et vous proposer mon numéro de téléphone.

Je suis descendu à 9h49 à Châtelet, osant à peine vous lancer un dernier regard. Brun aux cheveux très courts, légère barbe, j’étais vêtu ce jour-là d’un blouson à capuche bleu marine. J’espère que vous me pardonnerez cette timidité maladive, j’aimerais tant vous revoir.

    Détails

  • Métro14à Châtelet.
  • Une rencontre faite le 3 mars 2015.
  • Rédigé par un homme pour une femme.
  • Publié le vendredi 6 mars.