A la blonde demoiselle sur le quai de tram…

…à porte d’italie un peu avant 14h.

Petite de taille, de noir vêtue, des pieds à la tête, et même au-delà avec ce parapluie d’ébène pour protéger la fourrure du manteau.

Vous aviez la mine maussade, mais ce brin de mélancolie ne suffisait pas à faire fuir votre charme et votre élégance, loin de là.

Deux bagues sur la main droite, une autre à gauche.

Un sac blanc à motifs noirs en toile, sur l’épaule gauche. Un sac à main rouge dans votre main droite.

Votre coquette silhouette était soulignée par deux lèvres fines dont la supérieure semblait vouloir faire de l’ombre à l’inférieure: La concurrence était rude mais elle semblait l’emporter tout de même, pendant qu’au même moment, ailleurs sur votre visage, un petit nez pointu s’érigeait sous les reflets de votre âme.

Toujours habile dans ces moments où je contemple quelqu’un, je vous ai écrasé une chaussure par mégarde, ce qui m’a valu votre radieux sourire. J’étais alors tenté de vous piétiner les pieds encore quelques fois pour m’offrir ce moment à nouveau.

Je n’ai quasiment rien retenu du livre que je lisais pendant ce temps, debout devant vous à me faire bousculer par tout le monde et chambouler par vous, et je crois bien que vous en être la délicieuse responsable.

Nous sommes descendus à la même station, jusqu’à ce que votre présence derrière moi ne s’estompe au fur et à mesure que nos chemins se séparèrent.

Au plaisir de vous revoir.