Douceur d’un soir d’hiver

Dans la douceur d’un soir d’hiver (16h24 c’est un poil déprimant l’hiver), tu étais installée dans ce train, en bas, frêle brunette aux yeux azurs. Nos regards se sont croisés et j’ai pris comme une porte blindé sur le coin du nez.

Je me suis installé derrière toi (oui je suis pas bien malin), j’ai sorti mon bouquin (le menti-vrai d’Aragon) et peu avant que le train ne parte tu t’es retournée, en cherchant je ne sais qui (moi?moi?moi?) du regard. Bon là j’ai vu venir la porte blindé mais c’est le lustre en diamant qui ne m’a pas raté.

Quelques stations plus loin (Gravigny Balizy ou Petit Vaux je ne sais plus j’étais paumé par ta faute) tu es descendue non sans t’être auparavant levée et retournée afin de passer ton manteau bleu en laine. J’avoue que mon regard s’est un tant soit peu égaré sur la douceur de tes courbes mais promis je l’ai grondé tout de suite l’effronté.

Je suis le jeune homme blond au manteau de cuir noir, yeux bleus et regard appuyé qui n’a pas osé t’aborder (en même temps j’ai pris une porte blindée et un lustre en diamant hein) et qui voudrait bien se rattraper et t’expliquer longuement l’effet que tu lui as fait comme ça sans effort un soir d’hiver.

    Détails

  • RERcà Massy — Palaiseau.
  • Une rencontre faite le 4 décembre 2015.
  • Rédigé par un homme pour une femme.
  • Publié le vendredi 4 décembre.