Etudiante au rouge à lèvres, à la descente du train

Quelque chose me sidère un peu …

Il était plus ou moins 11h moins 10 à la descente du train à Nation, ce vendredi matin.

Je me dirigeais d’un côté du quai, sac plastique plein d’herbes médicinales à la main, et vous, petite demoiselle brune/châtain au teint clair et au rouge à lèvres plus qu’écarlate, vous vous dirigiez vers la direction opposée. Comment ne pas vous remarquer avec un si joli visage ! D’autant que j’ai du faire un petit écart pour ne pas vous percuter, vu la convergence de nos trajectoires.

Mais j’en viens au propos véritable de cette annonce :

Qu’est-ce qui peut bien pousser une jeune femme aussi jolie, ainsi qu’en témoignait assez la forme de votre visage, à autant forcer sur le maquillage ? Certes, le rouge vif vous va fort bien. Mais est-ce si nécessaire ? Pourquoi vous encombrer de cet artifice alors que la nature vous a accordé de la beauté le bénéfice ?

N’y voyez nulle critique. Sincèremment, en tant qu’homme, j’aimerais juste comprendre ce qui pousse parfois des femmes si jeunes et si belles à se masquer d’un superflu maquillage.

Si votre copain a besoin de ça pour vous aimer, vous feriez mieux de l’envoyer valser ! Ce ne sont pas les candidats à la relève qui vous manqueront !

A dire vrai, je m’étais déjà posé la même question, au sujet d’une autre jeune femme qui vous ressemblait furieusement. C’était un peu votre sosie, en fait ….

Alors qu’elle semblait une divinité tombée du ciel, elle se tartinait sur les lèvres un rouge éclatant. J’aurais compris si elle avait eu 50 ans, la peau fatiguée et le regard terne, mais elle n’en avait que 20, et le printemps lui même l’eut choisie s’il lui avait fallu trouver un remplaçant.

Alors je m’étais demandé : pourquoi ?

Est-ce un jeu ?

Une armure ?

Est-un rempart auquel adosser sa confiance ?

Est-ce notre faute à nous autres, les hommes ?

Dans mon ignorance, je n’y vois pour ma part que ce que qualifie ce proverbe chinois : “Rajouter des pattes à un serpent” :

Un artiste avait peint un magnifique serpent, oeuvre d’un réalisme saisissant. On distinguait chaque écaille, chaque reflet. Si bien que l’animal paraissait vivant.

Tout le monde se récriait d’admiration. Mais le peintre n’était pas content. A ses yeux, le ventre de son serpent était trop grand, l’oeil pas assez vif.

Pour finir, n’y tenant plus, le peintre voulut lui dessiner des pattes pour parachever son oeuvre …

D’où le proverbe …

Voilà …

Accessoirement, mademoiselle, votre fugace apparition a ensoleillé la grisaille de ma journée. Et je le reconnais moi même : Vous aurais-je remarqué sans ce rouge à lèvres que vous portiez ?

Alors au plaisir de vous recroiser un jour, vous ou un de vos plaisants sosies !

Espérant qu’une dame telle que vous me fera un jour la grace de s’intéresser à moi, et plus encore que je m’en aperçoive à temps pour réagir - pour une fois - dignement !

Bonne journée à vous ainsi qu’à toute la joyeuse communauté des commutters du métro. Ce soir c’est le week-end yeeeeepeeee !

    Détails

  • Métro6à Nation.
  • Une rencontre faite le 22 avril 2016.
  • Rédigé par un homme pour une femme.
  • Publié le vendredi 22 avril.