La fille à la robe bleue…

C’était un jour de canicule, j’étais assis, tu étais debout, à quelques mètres de moi… Au milieu de cette foule de badauds transpirants, je t’ai tout de suite repérée. Tu étais magnifique dans ta jolie robe bleue à pois blancs. Mais très vite, des voyageurs impudents se sont mis entre toi et moi, je ne pouvais plus te voir, ils avaient gâché ma petite joie du soir… il’s m’avaient privé de ta vue, de ta grâce, de ton charme, de cette infinie délicatesse qui n’émane que des femmes dont la beauté rime avec simplicité.

Heureusement, quelques vingt minutes après, alors que notre train se vidait à la station Villemomble-Montfermeil, tu as poliment indiqué à une voyageuse qui te bloquait le passage que tu voulais avancer dans le wagon. Et tu t’es rapprochée de moi. Tu t’es assise même à coté. A ma droite.

Bien sûr je me suis demandé si c’était intentionnel. Malheureusement non, je n’avais apparemment pas trouvé grâce à tes yeux. Tu t’es contentée de sortir ta liseuse et, tes lunettes vissées sur ton visage si parfait, si doux, si simple, tu as passé le reste du temps à parcourir ta lecture, concentrée.

Malgré tout, je te regardais. Sans trop d’insistance bien sûr pour ne pas te mettre trop mal à l’aise, mais nos regards ne se sont jamais croisés.

C’est à ce moment là que je me suis dit que si je devais dessiner la femme de mes rêves… en vérité, si je devais dessiner la femme de mes rêves, elle ne ressemblerait à rien car je suis très mauvais en dessin… mais pour reprendre, si je devais dessiner la femme de mes rêves et que je savais dessiner… sans nul doute qu’elle te ressemblerait trait pour trait…

Pour autant je n’ai pas osé t’aborder, je ne serais pas là sinon à écrire ces quelques lignes qui iront se perdre dans les profondeurs du web. Je suis descendu deux stations plus loin, au Chenay Gagny et tu es restée jusqu’au terminus, à Chelles. Je pense que tu as remarqué que je t’avais remarqué, pas besoin de description donc. Si tu passes par ici, tu te rappelleras. Tu sauras. Et peut-être seras-tu touchée par cette prose un peu gauche… peut-être oseras-tu me contacter… et peut être seras-tu encore mieux que la fille que j’ai imaginée, la fille à la robe bleue à pois blancs.

    Détails

  • REReà Haussmann — Saint-Lazare.
  • Une rencontre faite le 23 août 2016.
  • Rédigé par un homme pour une femme.
  • Publié le vendredi 26 août.