Le poète du métro
Presque tous les matins (vers 7h30) nos chemins se croisent de la station Jussieu où je monte à la station Opéra où tu descends. Et presque tous les matins je suis troublée par ton doux visage mais ma timidité m’empêche de t’aborder, toi, le beau Brun à lunette avec une belle barbe, une sacoche noire, la musique dans les oreilles et un livre à la main plongé dans les poèmes de Baudelaire. Tu lisais ‘Baudelaire, l’enfant idiot’.
Je suis blonde cheveux courts, yeux verts avec des lunettes, jupe noire et bottes noires, un sac à main Desigual.
Ce matin Je suis venue en face de toi pour capter ton regard accroché à tes poèmes. Tu as levé la tête pour regarder la station, je t’ai fixé droit dans les yeux avec un sourire mais tu t’es de nouveau plongé dans ton livre, dommage.
Si tu lis ceci et que tu te reconnais, il y a une demoiselle qui pense à toi en souriant.