Au brun l’air égaré

Pendant plus de deux ans nous avons pris le même train ligne C chaque matin (ou presque) à la gare de Savigny, 2ème wagon puis ensuite la ligne 14 où tu descendais Cour Saint Emilion. On voyageait près l’un de l’autre à se chercher, se regarder sans jamais se parler, sans doute aussi timide l’un que l’autre, jusqu’au jour où  j’ai décidé de faire le premier pas. Tu as retiré ton casque et on a commencé à parler, très peu, car d’un coup, prise de “panique” je t’ai planté sur le quai. Tu m’as sûrement prise pour une folle. Je regrette vraiment cette attitude car ensuite tu étais à juste titre devenu distant. J’aurais dû venir m’excuser pour ça mais je n’ai pas osé. Depuis je ne t’avais revu que deux fois, tu as sans doute déménagé car dorénavant tu es déjà dans le train avant Savigny et ne descends plus non plus.

Alors quelle agréable surprise lorsqu’en levant la tête ce vendredi 16 mars je t’ai aperçu dans le train GATA de 07h49 à Savigny. Tu étais assis non loin de moi dans l’allée opposée, à l’étage côté fenêtre. J’ai noté que toi aussi tu me regardais même si tu détournais la tête quand tu me voyais te regarder. Tu es brun, l’air un peu égaré et portais ce jour là un duffle-coat bleu marine et une chemise blanche et bleue à petits carreaux.

Qui sait peut-être que toi aussi tu lis ces petites annonces et que tu te reconnaîtras.

Etrange sentiment que celui de ressentir un manque pour quelqu’un qu’on ne  connaît pas !!!

    Détails

  • RERcà Savigny-sur-Orge.
  • Une rencontre faite le 16 mars 2018.
  • Rédigé par une femme pour une femme.
  • Publié le lundi 19 mars.