Deux mois après, j’ose !

Mercredi 13 mai 2009, vers 19h15/19h30, vous montez à l’avant de la rame, peut-être à Michel-Ange Auteuil, Jasmin ou Ranelagh. Je n’y ai pas bien prêté attention car j’étais plongée dans mon livre, crayon à la main. C’est l’harmonie entre la couleur de votre chevelure et celle de vos yeux qui m’a retenue - brune aux yeux bruns, pétillants et doux à la fois, cheveux courts avec une mèche plus longue me semble-t-il - mais aussi la finesse de vos traits.

Vous étiez vêtue d’un jean, d’un pull gold/cognac et d’un chemisier noir au col relevé. Je me souviens aussi que vous aviez une petite sacoche noire Longchamp.

J’étais assise en bordure d’allée, dans le sens de la marche : cheveux blancs avec encore quelques mèches châtain foncé, trench noir et chemisier rose.

Dix fois, quinze fois, nos regards se sont croisés, malicieux, avec beaucoup de naturel. Peu avant Havre-Caumartin, une place s’est libérée en diagonale de la mienne. Vous vous y êtes assise et, là, de plus belle, nos regards sont toujours plus complices. Avec évidence, je vous souris ; vous faites de même, immédiatement, longuement.

Toutes deux, nous descendons à Havre Caumartin. Sur le quai, vous marchez devant moi. Vous vous retournez légèrement à un moment. Puis vous disparaissez dans la descente vers le RER tandis que je rejoins la ligne 3.

De ne pas avoir prolongé mon sourire par la parole, je le regrette. Mais je n’ai jamais abordé qui que ce soit, qui plus est une femme, dans de telles circonstances et, ce, malgré un beau chemin de vie (56 ans).

J’ai donc regretté mon manque d’audace, compensé ce jour par cette bouteille d’eau à la mer… Marie

    Détails

  • Métro9à Michel-Ange — Auteuil.
  • Une rencontre faite le 13 mai 2009.
  • Rédigé par une femme pour une femme.
  • Publié le samedi 11 juillet.