19h, compactés dans la ligne 1

C’était autour de 19h. Nous nous sommes retrouvés compactés dans la ligne 1, version automatique, vers Porte Maillot. En fait non : tu t’es retrouvée catapultée à côté de moi, puis nous nous sommes retrouvés compressés devant la porte de la rame, vers Porte Maillot. Je t’ai demandé si ça allait, tu m’as répondu oui avec un grand sourire. Puis tu m’as regardé et souri encore une ou deux fois, quand vraiment la situation était trop risible.

A Charles de Gaulle, lorsque ça s’est un peu vidé, je me suis rendu compte que tu étais avec une amie ou collègue, avec qui tu as parlé deux secondes et qui est descendue un peu avant Châtelet.

Nous avons continué notre trajet à côté l’un de l’autre, en se tenant à la barre centrale. Mais nous ne nous sommes pas regardés de nouveau. En fait, j’aurais voulu te dire quelque chose, mais je n’aurais pas voulu que tu prennes ça pour une agression - c’est que ce n’est pas trop propice aux rencontres, le métro. Bref, j’ai pas osé.

Nous sommes tous les deux descendus à Châtelet, chacun vers une correspondance différente en bas de l’escalier.

Toi, tu es une petite brune mignonne comme tout. Tu avais des pinces brunes dans tes cheveux noirs, une veste en cuir noire, des bottes fines, et une écharpe à grosses mailles.Tu avais aussi un trait noir au dessus des yeux, et un en dessous. Quant à moi, je portais une veste en laine noire, un jean, et j’avais une paire de mocassins marrons. J’avais aussi une écharpe, noire et grise.

Si tu te reconnais et si tu me reconnais, ça te dit de prendre un café ?