A tous ces passants (hommage à Baudelaire), à tous ces voyageurs…

Cela fait bien un an que nous nous sommes trouvés. La date, je ne m’en souviens plus; ton charme m’avait troublé. Mais ma mémoire a conservé l’essentiel.

Nous étions assis l’un en face de l’autre dans un wagon du métro 13, un train si grinçant que je le fuis désormais. Lorque je me suis aperçu que tu m’observais, tu as détourné ton regard. N’osant pas te contempler non plus si tu avais eu les yeux rivés sur moi, j’ai pu prendre le temps de caresser de ma vue ton doux visage. Distrait par mes pensées, j’ai tourné mon regard vers la vitre de la porte et je fus surpris de remarquer que tu fixais mon reflet, peut-être depuis que tu avais détourné tes yeux des miens ! :o

A cet instant, tu m’offris un sourire magnifique, un sourire amusé que je n’oublierai jamais !

Nous arrivions à Montparnasse, tu es descendu. J’étais paralysé par cet échange. Alors c’est fini? Tu allais rejoindre la gare, quitter Paris pour l’Atlantique, ta douce terre bretonne, ton pays basque, Versailles…ou rester dans l’océan parisien?

Quel réconfort peut espérer mon coeur meurtri? La compagnie des Parnassiens, des poètes maudits ? Et tous ces passants où viennent échouer ici des espoirs démesurés, captifs d’un Paris d’égocentriques, superficiels et nombrilistes…