A tous ces cœurs esseulés…

C’était le 19 juillet dernier. Seule, avec pour seule compagnie la chanson “pictures of you” de The Cure, j’étais noyée dans mes pensées. Je te revoyais, toi mon amour perdu, et je retraçais dans mon esprit l’histoire de notre amour fracassé, qui avait emporté une part de mon âme.

Lors de cette journée, la chaleur étouffante qui envahissait les rames étroites du métro ne m’empêchait pas de ressentir le froid qui, ce jour là, avait pris possession de mon cœur. Cette solitude, cette mélancolie qui nous hante parfois et bousille nos petits matins, m’avait envahi. Je me sentais seule, engloutie par une amère et lancinante nostalgie. Seule parmi les autres, je sentais douloureusement que je me perdais parmi cette foule compacte qui semblait tout ignorer de mon existence. Ce spleen que l’on connaît tous, ce jour là c’était invité dans mon âme et avait fait de moi sa compagne. J’observais alors les gens défiler, s’ignorer, se bousculer, se chercher puis s’oublier en regardant les stations défiler. C’est alors que tu es entré dans la rame. Toi, le bel inconnu. Et tu m’as regardé de cette manière qui fait qu’une femme se sent jolie, qu’elle se sent exister. Tu m’as souri, et tu ne cessais de me regarder avec tes yeux marrons éblouissants pour le reste de mon trajet. Tu me souriais parfois, et je t’ai rendu ton sourire à plusieurs reprises. Mais comme ces milliers d’âmes qui se rencontrent quotidiennement dans le métro, on s’est perdus. Mais moi, j’aimerais que nos deux âmes se rencontrent une nouvelle fois, cher inconnu. Car la tienne semblait belle et authentique, à telle point qu’elle a su raviver la mienne en ce jour où la tristesse m’avait enlacée de ces bras glacials. Et pour cela, je te remercie.