A ma voisine de strapontin

J’ai levé les yeux en voyant arriver le métro, mon regard s’est attardé sur ta belle démarche hésitante approchant la porte.

En un instant tout a disparu autour de moi, n’existait plus que toi, avec ton blazer sombre, ton jean gris et tes baskets noires.

Brune, sous ta coupe garçonne qui laissait transparaître tes beaux traits fins, je venais de croiser mon idéal féminin en cette gare de saint Lazare.

Les portes se sont ouvertes direction Asnière-Gennevilliers-Les courtilles. Je me suis écarté comme pour mieux te céder le passage, nous nous sommes dirigés simultanément vers les strapontins opposés à l’entrée des portes de la dernière rame, ou l’avant dernière, je ne sais plus, fortement troublé, il était minuit cinquante six/sept, peut être le dernier métro.

En cet instant, j’ai su que je ne saurais pas te parler, trop troublé d’être à quelques millimètres de toi…

Ecouteurs iphone aux oreilles, dans mon jean bleu sombre et polo Ralph Lauren aux deux couleurs de bleu, je pensai : qu’elle est belle!

Puis une voix annonçant Brochant vint me sortir de cette mi torpeur : déjà? Le trajet m’a semblé durer une seconde, je m’avançai vers la porte sans me retourner me disant qui est t’elle? Où va t’elle? Je ne le saurai surement jamais…Si seulement j’avais pu…