Sourires, coquelicot et Carnets du Nil Blanc

Il était environ 23h15, nous étions sur la ligne 5 en direction de Place d’Italie.

J’étais assise, vous étiez debout à ma gauche avec un ami. Vous avez dû monter vers Stalingrad ou Gare du Nord. Et je n’ai eu de cesse de tenter de vous regarder, plus ou moins discrètement.

Votre ami vous a quitté, vous vous êtes installé face à moi en me souriant. Et vous avez commencé à lire Carnets du Nil Blanc de John Hopkins.

Et je vous observais encore. Nos regards ce sont croisés, mais je n’ai pas réussi à maintenir mes yeux sur vous.

Je suis grande, aux cheveux bruns et bouclés. Mes yeux noisette (et fatigués ce soir-là) se cachent derrière une paire de lunettes papillon. J’étais vêtue d’une jupe en dentelle noir et orange, collants, bottes et pull noirs également. Je portais un blouson de cuir noir, et mon énorme sac à main avait tendance à glisser de mes genoux vers vous.

Vous êtes brun aux cheveux courts. Dans mon souvenir, vos beaux yeux sont bleu-vert. Vous aviez un sac de sport bleu Lonsdale, portiez des chaussures de ville noires et un pantalon gris foncé. A votre veste en tweed ocre ou moutarde, était accroché un poppy. Ce détail m’a intriguée, et cela me démangeait d’utiliser ce prétexte pour engager la discussion.

Mais je n’ai pas osé, tout en me disant que je regretterai de ne pas engager cette conversation.

Vous êtes sorti à Bastille et m’avez souhaité une bonne soirée. Je n’ai pu que vous sourire et vous remercier.

Et depuis, je regrette effectivement terriblement de ne pas avoir osé.

    Détails

  • Métro5à Bastille.
  • Une rencontre faite le 13 novembre 2013.
  • Rédigé par une femme pour un homme.
  • Publié le dimanche 17 novembre.