Un sourire pour deux

19h30. Je monte à Denfert et je reste debout, je descend dans trois stations, je suis en retard.

Je regarde distraitement autour, mais je reste cloué sur ton visage: frange brune, yeux foncés et un regard intélligent…

Tu portes un manteau gris à petit carreaux, et tu es assise pas loin.

Raspail.

Ton regard croise le mien, un peu, un peu plus, c’est le moment de le détourner mais on résiste un instant de plus… je ne veux pas sourire mais ce sourire monte dedans et je finis pour sourire des yeux. On détourne nos regards pour se retrouver l’un l’autre dans le réflexe de la vitre… et ce qui est beau c’est que ce sourire a été contagieux et finit pour ressortir sur ta bouche qui ne peut résister… Le plus beau sourire du monde.

Edgar Quinet.

Des gens montent et tu disparais derrière eux. Je me demande quoi faire… le metro nous secoue et je vois le temps d’un instant tes yeux curieux me guetter… Je ne viendrais pas t’aborder au milieu des gens qui te regardent, mais comment puis-je m’en aller?

Montparnasse.

Je descend, et je passe à coté de ta vitre, je te regarde et tu me souris encore avec un regard amusé et un peu complice.

Comment j’ai pu m’en aller?