L’amour s’en va comme…

La marée. Dans mon coeur, il y a une marée. Dans ma tête, il y a une marée.

Ton souvenir est périodique.

Le matin je mets un pied hors du lit, je vais bien. Puis, tu grimpes, tu avances, tu te profiles. Et, subitement je me mets à penser à toi, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie. Car je deviens folle. Un sentiment douloureux et perfide me submerge comme ces vagues qui percutent sans crier gare et contre lesquelles l’Homme ne peut rien. Et ces vagues se retirent, l’eau abdique. Le jusant laisse, sur le sable humide et mouvant, son empreinte. La tienne.

Le navire que je suis possède pourtant un fanal. Il éclaire, il brille, il rayonne. Mais toi tu ne le vois pas. Je sais que tôt ou tard je ferai naufrage. Que tôt ou tard la mer aura raison de cette chaloupe. Et que ce jour-là il n’y aura pas assez de lumière dans les profondeurs pour qu’on me secoure. Pour qu’un autre me secoure.

La marée me fait tanguer. Mon coeur tremble et ma raison vacille. Je suis exsangue. J’ai mal tu sais.

Ta présence (ou plutôt ton absence) est itérative. Lancinante. Je m’en plains, oui mais…la sinusoïde que tu dessines reproduit les battements d’un coeur, toujours en vie. Les marées les plus fortes ont lieu aux équinoxes. J’attends le printemps. J’attends que ces reflux soient violents pour qu’ils se calment ensuite. Que tu noies le bateau une fois pour toutes et que tu ne lui laisses aucune permission de survie.

L’amour s’en va comme cette eau courante/ L’amour s’en va/Comme la vie est lente/ Et comme l’espérance est violente.

A toi, B.

    Détails

  • Métro10à Mirabeau.
  • Une rencontre faite le 6 février 2014.
  • Rédigé par une femme pour un homme.
  • Publié le jeudi 6 février.