Une magnifique occasion manquée

Aux environs de 17h15, je suis montée dans ce wagon, et un millième de second a suffit pour que je sente ton regard transpercer le mien.

J’étais troublée, j’étais ravie, et alors que je mangeais mes biscuits, je me suis avancée là où la place le permettait c’est à dire juste à tes côtés, puis me suis adossée à la porte du wagon. Durant ces quelques mouvements, ton regard ne m’a jamais quitté.

J’aurais aimé que ce trajet si cour dure des siècles. Si ça avait été le cas j’aurais sûrement eu le courage d’engager la conversation.

D’autant plus que je te devinais, à seulement quelques centimètres de moi, me regarder, tes yeux allant alternativement de l’écran de ton portable ouvert sur Snapchat, à mon visage, que mes cheveux cachaient étant également penchée sur mon téléphone.

Et je maudis ces appareils qui, s’ils n’avaient pas existé, nous auraient obligé à nous parler.

Châtelet arrivant, je me suis retournée vers les portes et j’ai vu ton reflet, tes yeux d’un bleu azur qui étaient fixés sur moi. Mon coeur s’est retourné dans ma poitrine, et j’ai plongé mon regard dans le tien.

Mais je n’ai réussi à le soutenir que quelques instants, j’étais trop troublée.

Enfin, nous arrivâmes et alors que j’appuyais sur le bouton d’ouverture de la porte et commençais à descendre, je sentis ta main effleurer la mienne.

Alors que j’avançais vers l’escalier roulant, du coin de l’oeil, une dernière fois, j’ai pu te voir me regarder puis à jamais tu disparus dans le flot de voyageurs confondus.