Et le métro qui flânait sous Paris… a tissé des fils d’argent

Je l’aperçois de loin, adossé à la porte du métro. Croise son regard une première fois. Il était si beau.

Une place se libérât devant moi, où il vînt s’asseoir ; plantant insolemment ses yeux dans les miens. Je ne compris pourquoi, la proximité du lieu sans doute, la liberté de l’anonymat peut-être ; je posais mon regard avidement sur ses mains épaisses et larges, et remontais le long de ses bras très tendus. Je le découvrais sans retenue. Une barbe brune, courte, de grands yeux noirs, profonds. Un visage d’ange aux lèvres pleines. Une sensibilité à fleur de peau, trahie par un sourire spontané et un pincement des lèvres, lors du passage d’une chanson, apparemment très aimée. Une sensualité dingue se dégageait de son corps. Un corps dont je pouvais sentir la tension. Les vibrations transpiraient de nos échanges. Comment de simples regards peuvent-ils devenir si torrides. Grand, tout en résistance, la jeunesse ; beauté du diable. Beauté en diable, endiablé. Un t-shirt simple sur un jean slim brut, ceinturé d’un cuir auburn, les manches d’une veste en coton noire nonchalamment remontées, laissant entrevoir la saillance de ses veines. Nos échanges de regards, carrément effrontés, se faisaient de plus en plus longs, de plus en plus intenses. On ne se lâchait plus.

Et pourtant, il est descendu de la rame. Et je ne le reverrai jamais. Quelle triste journée. Quelle drôle de journée. Ce mardi 29 avril restera gravé…

Tu es descendu à St Philippe du Roule, vers 9h30 ce matin. Signe distinctif : description.