La joie au bout d’un regard.

Je suis entré dans le métro comme tous les jours, sans vraiment faire attention au monde qui m’entoure. Appuyé sur la porte donnant sur les rails, mon regard a croisé le tiens. Tu étais assise, les jambes croisées, en travers sur les strapontins. Tu monopolisais ainsi les deux. Des oreillettes, un beau manteau vert sombre ouvert et emmitouflé dans deux écharpes, tu es descendu trop tôt à la Motte-Picquet non sans avoir laisser passer les voyageurs avant toi. Tu es partis sur ta droite, vers d’autres choses.

Je portais un simple imper bleu, un modeste pantalon noir, une sorte de sac de sport à l’épaule et un casque sur les oreilles. Pas très attrayant à vrai dire…

Nous avons échangé un regard. Puis un autre, plus long cette fois. Revivre cette scène m’est pénible et agréable à la fois.

J’aurais voulu passer la matinée avec toi, à parler de tout et de rien.

Il était 9h56, le meilleur moment de ma journée. Un instant volé au quotidien qui me hante encore.

Te revoir serait une joie immense et une belle réponse à cet empressement général qui nous happe chaque jour.