Brune, rouge à lèvre rouge, biscuits de Noel et regards échangés sur la 9

Nous nous sommes regardés intensément pendant ces brefs instants ou nous nous sommes croisés dans la journée du Mardi 23 Décembre 2014 sur la ligne 9 direction Mairie de Montreuil aux alentours de 16 heures.

Je me souviens que tu es montée à la station Franklin Roosevelt et que tu es descendue malheureusement une station avant moi à Saint Augustin.

Tu étais brune, vêtue d’une jupe dans des coloris foncés, portais un rouge à lèvre rouge qui faisait ressortir tes lèvres en contraste avec tes yeux foncés et ta crinière chatain.

Tu semblais avoir avoir comme moi, entre 20 et 25 ans.

Tu as ouvert une boite en plastique contenant des biscuits (de Noel ?) faits maisons que tu as grignoté distraitement peu après être montée.

Nous étions l’un en face de l’autre en bout de wagon et j’étais tantôt assis, tantôt debout en fonction de l’affluence sur le strapontin côté porte dos au fond du wagon.

Je suis brun de taille moyenne, j’avais un trench noir, une valise grise et une sacoche en toile bleue-jean à mes pieds, m’apprêtant à prendre le train à Gare de l’Est.

Nous nous sommes intensément regardés et je regrette de ne pas avoir décidé d’engager la conversation avec toi avant que tu ne disparaisses.

Ton regard et ton insistance lorsque nos yeux se croisaient m’ont intimidé et j’ai feint de ne rien remarquer. Tu m’as cette après-midi là fait perdre tous mes moyens et mon assurance.

Quand tu es descendue à Saint Augustin, nous avons continué à se chercher du regard à travers la vitre et tu t’es retournée une dernière fois tandis que le métro ou j’étais resté partait et que tu t’engageais dans l’escalier de la sortie du quai.

Une bouteille à la mer, en tous les cas un écrit, puisse-t-il rester anonyme et sans effet, que je tenais à publier pour symboliser le déferlement de sentiments que tu as suscité en moi rien qu’avec ton regard de braise.

Merci à toi et que la vie te soit douce.