Charmante brune, emportant son sourire, sa grosse valise…et mes rêves vers CDG

C’était le soir de la grande « marche républicaine », le 11 janvier ; vous partiez je crois pour La Réunion, pour raisons professionnelles… Petite bousculade à la montée dans le RER, Gare du Nord : vous n’aviez pas vu les poussettes à l’opposé de la porte, le train était bondé comme les précédents et allait partir, alors vous avez poussé un peu. Un homme vous a réprimandée, vous vous êtes excusée, puis vous avez engagé la conversation avec des voyageurs… J’ai aimé cette spontanéité, vous sembliez avoir le contact facile, une dose certaine d’humanité… Vous avez mis de la convivialité dans ce wagon pourtant bondé ! Vous avez parlé avec mon voisin, un Africain qui revenait de la marche avec sa pancarte écrite en transcription de son dialecte natal. Moi, grand brun portant un blouson de cuir noir, je vous ai taquinée sur votre encombrante valise, vous suggérant de vous asseoir dessus ! Puis vous avez continué à parler avec un couple revenant lui aussi de la manifestation…

Vous étiez charmante, souriante, avenante, jolie brune frisée portant des lunettes, des jolies bottines rouges, un pantalon, une écharpe rouge-orangé et un anorak long marine ou noir… J’ai aimé votre façon de parler si facilement aux inconnus, j’ai aimé ce sourire, ce visage, cette silhouette tout en finesse, ni grande ni petite, cette féminité simple. J’ai aimé ces jolies mains… et surtout j’ai remarqué qu’elles étaient vierges de tout ornement : alors je me suis pris à rêver, mais à Sevran, je devais descendre… Et surtout, je garde toujours les pieds sur Terre.

Vous m’avez rappelé qu’il y avait plein de raisons pour préférer les transports en commun ! Et plein de raisons d’aimer la vie, comme ces inconnues qui nous permettent de rêver, le temps d’un voyage… et souvent bien plus longtemps… Sans illusion car je suis un rêveur lucide, sur moi-même et sur la « fragilité » pour fonder une relation d’une attirance telle qu’on peut la ressentir dans ces circonstances.

Mais j’aime rêver, alors je ne vous oublie pas…