A l’homme au cadre blanc et au bonnet péruvien, métro République

C’était samedi 14 février, entre 18h30 et 19h00, sur les quais du métro République, ligne 5.

Vous attendiez le métro, sur le quai d’en face, je suis arrivée pour attendre le mien, en direction de Bobigny.

Nous étions face à face. Vous étiez assez grand, portiez un bonnet clair de style péruvien, vos vêtements, si ma mémoire est bonne étaient clairs eux aussi, beiges, blancs, écrus. Un grand tableau rectangulaire était posé à vos pieds, encadré d’un très beau cadre blanc. Je vous ai regardé, et j’ai regardé les peintures, dont une était rouge, de votre tableau. Nos regards se sont croisés. Vous m’avez regardée aussi. Les cheveux longs, de couleur auburn, je portais une jupe colorée dans les tons prunes, des bottines rouges, une doudoune noire et portais un étui rond en bandoulière, pour transporter mon tambour.

Nous nous sommes souri. Cela dura quelques secondes avant que nos métros respectifs n’arrivent. J’ai hésité à attendre le suivant, en espérant que vous auriez eu l’idée de faire de même. Mais je devais prendre mon train à gare de l’est et le temps pressait. Sans doute aussi, n’ai-je pas osé, ayant peur de me bercer de chimères.

Puisse l’ange qui a aimanté nos regards, tourner le votre vers mon annonce, et permettre à la magie de cet instant de se reproduire…

Je vous envoie un baiser.