Au jeune homme brun de Cluny-La Sorbonne

Nous sommes rentrés au fond du métro de la ligne 10, à Cluny la Sorbonne, aux alentours de 20h. Nous nous sommes assis dans le même carré, moi dans le sens de la marche, toi dans l’autre.

Tu portais une veste noire - si je me souviens bien -, des mocassins marrons, et une montre au cadran doré. Tu es brun aux cheveux courts et aux traits fins, avec un air intelligent et pensif qui m’a beaucoup attirée. Tu as sorti un IPhone dont le fond d’écran était la Terre, et tu avais avec toi un sac en toile Longchamp marron.

Je suis brune, avec une frange, et des lunettes à la monture noire ; je portais un blazer gris, un slim beige et un sac en toile bleu lavande. Je suis descendue à Sèvres-Babylone à regret ; j’aurais aimé te parler, d’autant que nos regards se sont croisés deux fois, mais, trop timide, j’ai contemplé mon sac en t’observant à la dérobée.

J’aimerais aller boire un verre avec toi, en savoir plus sur toi, discuter longuement de ce que tu aimes et penses.

Tu ne liras probablement pas ce message et je le regrette beaucoup.