Tes cheveux en batailles, tes yeux innocents

Je t’ai vu tout à l’heure, assis, seul, face à tout ces gens qui t’entouraient, tu semblais dans une bulle, touché par quelque chose de gracieux, de beau, d’innocent. Tu avais tout de la jeunesse, de sa force et de sa fragilité, tes cheveux en bataille, tout droit sorti d’un stéréotype de l’artiste, ou d’un film bohème.

J’aurais voulu te parler, et j’ai, le temps d’une seconde longue comme une heure tout entière, imaginé tes différentes hypothétiques réponses, mais à quoi bon, tout ce qui peut paraître simple de nos jours devient parfois tellement compliqué, et les paradoxes s’accumulent, se superposent, et ce qui aurait pu être un simple “Salut” s’est transformé en une épreuve atroce de koh lanta.

Je trouve ça dur tous ces gens qui passent, et pourtant la solitude qui s’agrandit.

Je trouve ça horrible de réussir à me persuader que les images nous collent à la peau, toi celle de ce jeune homme artiste introverti, moi celle de l’étudiante un peu folle qui aborde les inconnus, et quand bien même en l’écrivant, je me dis que ça aurais pu le faire… C’est fou ce que la norme nous impose comme règle.

Dans tous les cas, bien que tu ne le liras pas à moins d’un hasard sublimement miraculeux, j’aimerais te dire, si je le pouvais, que je fais plein de collection inutile, que je connais des blagues salaces, que j’aime boire, que tu es beau, que c’est important de le dire, et qu’on pourrait aller boire une bière, en attendant ton train, ton destin ou ton voisin, plus tôt que de te laisser seul assis ici, avec tes beaux yeux, ta barbe mal rasé, et tes airs d’enfant perdu

    Détails

  • Transilienlà Saint-Lazare.
  • Une rencontre faite le 16 mars 2015.
  • Rédigé par une femme pour un homme.
  • Publié le lundi 16 mars.