Avant toi, j’ignorais ce sentiment

Nous étions sur le même quai à Cadet, il était 18H45 ce lundi 6 avril. Je m’en souviens encore parce que c’est en regardant l’heure sur le panneau lumineux que je t’ai aperçu pour la première fois. Tes cheveux blonds coiffés en une queue de cheval sévère, tes lunettes à monture noire, ta robe rouge, ton manteau blanc et noir à carreaux, tout chez toi a contribué à m’hypnotiser, à m’électrifier. Plus rien n’avait alors d’importance : les gens autour, où j’allais et pourquoi. Une fois dans le métro je n’ai pas réussi à accrocher ton regard, j’ai alors abandonné. Mais ce fut un véritable supplice de tout faire pour ne plus poser les yeux sur toi alors que tu étais là, à un mètre de moi seulement. J’en ai presque oublié que je devais descendre à gare de l’Est. Le hasard a voulu que tu descendes aussi. Tu étais alors devant moi et j’ai espéré que nous prenions la même correspondance. J’ai été exhaussé. Toujours dans la même rame, ligne 5 direction place d’Italie, je ne te voyais plus dans la foule mais je savais que tu étais là. Ce n’est qu’en descendant à République, lorsque la rame s’est vidée, que j’ai pu t’apercevoir à nouveau. J’ai alors tenté une dernière fois de croiser ton regard. En vain. Le métro est parti et toi avec. Je ne te reverrais probablement jamais mais je voulais te dire merci. Avant toi, j’ignorais ce sentiment.

    Détails

  • Métro7à Cadet.
  • Une rencontre faite le 6 avril 2015.
  • Rédigé par un homme pour une femme.
  • Publié le vendredi 10 avril.