Into you like a train.

Aujourd’hui, 19h35 environ. Saint-Michel-Notre-Dame. Je descends du rer C et m’apprête à emprunter le rer de la lettre qui précède. “Nobody said it was easy, no one ever said it would be so hard” chante Coldplay dans mes oreilles. Je ne peux être plus d’accord en cette fin de journée. Mince, voilà en plus que l’écran affiche que mon train est à quai. Le bruit strident résonne. Les portes, sur le point de se fermer. Je lance des “pardon” sans véritable destinataire. J’ignore mes pieds douloureux qui me somment d’arrêter ma course folle. Non, dix minutes avant le prochain train, ça me semble réellement interminable. Je m’engouffre alors. Choc violent. Moi contre ta poitrine. Mince, je suis navrée. En plus c’est douloureux. Ta grimace me montre alors qu’il en est de même pour toi. Les gens autour alors prêts à s’offusquer se mettent à sourire en voyant mon air gêné et mon teint écarlate. Je me faufile discrètement, loin de cette agitation que j’ai crée bien malgré moi. Dans ma course folle j’ai visiblement aussi amoché les pieds d’un autre jeune homme. Mais vu son sourire amusé, ses pieds m’ont visiblement pardonné.

Aujourd’hui, toi le jeune homme à la veste en cuir marron et au torse bien musclé contre lequel je me suis écrasée, j’ai foncé droit sur toi et j’en suis désolée. “Into you like a train”. J’aurais aimé descendre avec toi quelques stations plus loin et t’offrir une barre chocolatée du distributeur. Connaissant ma maladresse et mon manque de chance, elle serait sans doute aucun restée coincée. Mais bon, ne dit-on pas que c’est l’intention qui compte?

La jeune femme brune rouge de honte.