Jolie brune au casque blanc, tu lisais

Ce n’est pas la première fois que nous prenions le métro ensemble, sur cette interminable ligne 9.

Nous lisions tous deux; j’étais dans ton champ visuel, à mi distance, toi dans mes pensées.

Plus je lisais et moins les mots comptaient, jusqu’à un passage, qui m’a fait sourire:

“Rien n’est plus singulier ni embarrassant que les rapports de gens qui ne se connaissent que de vue, se rencontrent et s’observent et se voient néanmoins forcés, par les conventions ou leurs propres caprices, de se croiser sans un mot, sans un salut, et d’affecter une indifférence lointaine”.

J’ai souri car je mimais l’indifférence là où je ne souhaitais qu’une chose, te connaitre.

Nous sommes descendus à Billancourt sur les coups de 9h40. Toi vers la droite avec ce casque blanc (M.) sur la tête; moi vers la gauche, comme pour mieux nous croiser.

C’était la deuxième fois que je te remarquais, j’espère qu’il y en aura une troisième.

    Détails

  • Métro9à Billancourt.
  • Une rencontre faite le 28 avril 2015.
  • Rédigé par un homme pour une femme.
  • Publié le mardi 28 avril.