A une passante……en rouge

Tu m’es apparu ce lundi 29 au soir sur la ligne 9. Blonde, fuselée dans ta tenue rouge, des bagues à quasi chaque doigts et tes sandales à lacets blanches. tu étais assise en face de moi sur les strapontins.

Je lisais, serein, isolé par ma musique et le récit de mon bouquin quant, sans trop savoir pourquoi, mon regard a fui les lignes pour croiser le tien. Dès lors, mon voyage fut un cauchemar….. Et le boulet qui me colle ces fesses devant le nez m’empêchant d’essayer de croiser ton regard de nouveau, et un deuxième qui fait pareil………. la station à laquelle je dois descendre se rapproche…….mon livre me semble bien fade et ma musique me donne soudain l’impression d’être un mauvais remixe de Chantal Goya (de toute façon, même un bon remixe de Chantal ne doit pas être écoutable….)……

Plus que trois stations…….. plus que deux……..

J’aurais finalement réussi à croiser ton regard une poignée de fois…..et celui-ci m’aura en définitive cloué à mon strapontin, muet et timide, à peine capable de soutenir ton regard. Énervé face à mon impuissance je quittais la rame, sans un regard en arrière…… Peine perdu le troublant de ton regard ma hanté et me hante encore.

Alors si jamais tu te reconnais …… si jamais tu te rappels du mec aux lacets rouges et au sac de sport……. si jamais l’envie te prend de le contacter…….

“….Dans son oeil, ciel livide où germe l’ouragan,

La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.

Un éclair… puis la nuit ! - Fugitive beauté

Dont le regard m’a fait soudainement renaître,

Ne te verrai-je plus que dans l’éternité ?

Ailleurs, bien loin d’ici ! trop tard ! jamais peut-être !

Car j’ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,….”