Un café ?

Il faudra me dire, Messieurs, ce qu’il faut faire pour que vous puissiez enfin faire un pas vers nous, femmes-languissant-après-l’amour.

Vous regarder effrontément au fond des yeux ? Ou au contraire, garder entière la timidité qui nous paralyse (oui. Nous aussi.) Et nous cacher derrière nos écouteurs et nos écrans ?

Vous sourire ? Ou ne rien faire ?

Jamais experte dans cet art difficile, j’échafaude mille théories sans jamais savoir ma foi, si l’une ou l’autre s’approchent de ce que vous pouvez penser au fond de vos cerveaux masculins…

Dieu ! Comme nos parents ou grands - parents ne mesurent pas la chance qu’ils avaient de se rencontrer simplement au bal du village ou du quartier et de savoir se dire, le temps d’une danse et dans un regard muet, qu’ils avaient bien envie de se revoir… et finalement se revoyaient !

Messieurs, pour une âme au romantisme suranné comme la mienne (bien que, par maladresse, souvent drapée dans un visage un peu fermé je crois), il est impossible de songer à faire le “premier pas”… mais que ne le faites vous, dans un élan poétique …? “Mademoiselle, un café ?”, ” oh mais que voilà de jolies chaussures…” , “je vous épouserai bien, qu’en dites vous ?”…

Dans cette vie parisienne et parfois, bien que surpeuplée, très solitaire, pourquoi se priver d’un contact charmant ? Même si la réponse s’achève en un sourire, vous aurez eu au moins le talent de dévoiler ses dents!

En tous cas, foi de princesse-aux-pieds-nus (vous souriez mais si si, je vous l’assure, il m’arrive souvent de caresser l’herbe du bout des pieds dans un élan estival), je vous le promets, vous le jure, j’irai le prendre ce café !…si vous me le proposez !