Chemise en jeans, sourire (toi avec une béquille) - Montélimar >TGV >Métro 22h30

Tu m’a d’abord intrigué lorsque l’on s’est vu pour la première fois sur le quai à Montélimar. Je t’ai trouvée mignonne pour tout te dire. Puis après plus d’une heure de retard le TGV est finalement arrivé et je me suis rapproché de mon wagon pour monter et je t’ai revu, juste derrière moi faire la queue pour ensuite partir pour le wagon suivant. Ça m’a amusé, j’ai pensé que tu t’étais trompée car tu voulais inconsciemment monter avec moi. Finalement tu t’es retrouvée dans le même wagon (duplex haut) que moi. Tu est resté debout un moment en train d’écrire (j’imagine) des textos. Durant le trajet j’ai cru que tu étais descendus à Lyon car il n’y avait plus personne à ta place.

Arrivé à la gare, je fonce, 14, puis 6, je monte dans le métro à Bercy et perdu dans mes pensées, c’est seulement à quai de la gare que je me suis retourné pour regarder les gens dans le wagon, et là, je t’ai revu, ça m’a encore amusé mais cette fois-ci on s’est regardé dans les yeux un moment et j’ai souris, tu m’as à ton tour souris et je t’ai redécouverte encore plus belle, les cheveux en bataille, un visage d’ange. Finalement nos regard se sont quittés, un peu gênés (quels cons). Et tu es descendu à la station suivante, Chevaleret. Je m’en suis rendu compte, j’aurai eu le temps d’embarquer ma valise et de descendre pour te dire tout ça, te dire que je voulais te revoir… Trop tard, les portes sont fermées et le métro est déjà loin maintenant. Je réalise avec effroi que j’ai laissé passer ma chance. Je garde le souvenir douloureux de ton visage de profil se dirigeant vers la sortie. Je t’imagine dans les escaliers, descendre, rejoindre ton appartement avec un pas lourd, triste, plein d’incompréhension, déçu.

Tu es sûrement autant triste que je le suis maintenant avec un sentiment amer de ne pas avoir fait ce qu’il fallait, venir te parler, s’apprécier, et qui sait, s’aimer ? En écrivant ces lignes je suis simplement écœuré, je me déteste, d’autant plus que tu ne sauras certainement jamais tout ça.

Je sais qu’il est presque impossible que tu lises un jour cette annonce alors tant pis, cela restera une bouteille à la mer, un témoignage de ces échanges de regards étranges qui n’ont pas eu de suite, pas la suite qu’ils méritaient… Désolé d’être si idiot et plein de regrets à présent.

Si par tout hasard le destin nous laisse une 3ème occasion pour nous découvrir, je suis l’homme qui était habillé en chemise en jeans avec un gros sac bleu en tête du wagon où nous étions (tête de la rame) vers 22h30 sur la ligne 6 en direction étoile.

De ce que je me souviens tu avais un style bohème, les cheveux en bataille et une espèce de canne qui ressemblait à une béquille dans les mains. Dans le train j’avais pu voir ton téléphone avec une coque rose.

Si jamais tu tombes sur ce message, s’il te plait, n’hésite pas. Ne laisse pas passer la chance que je n’ai su saisir,

- Mickaël

    Détails

  • Métro6à Chevaleret.
  • Une rencontre faite le 14 septembre 2015.
  • Rédigé par un homme pour une femme.
  • Publié le mardi 15 septembre.