Le Petit Prince !

Tu montes devant moi à Daumesnil, je sais pas d’où tu viens, j’arrive de la 8, la tête ailleurs. Tu es de ces filles discrètes qu’on ne remarque pas d’abord et dont la beauté se dévoile plus on les regarde. Justement, je suis en face de toi et ai rapidement du mal à décoller mes yeux de ton visage. En vrai, tu es très belle. Ton tailleur bordeaux (tu dois avoir un autre nom pour sa couleur, je sais - même que c’était pas un tailleur plutôt une jupe ou encore une robe, mais c’est pas ça l’important) te sied parfaitement sous ton manteau mais tu ne sembles pas l’assumer vraiment maintenant que tu es assise dans le métro ; tu restes alerte à tout ce qui t’entoures. Tu sors rapidement un manuel d’études de musique qui me rappelle mes classes. Dans ton sac ouvert posé au sol, il y a aussi une édition du Petit Prince reconnaissable entre mille à ses couleurs pastel. Tu vois que je te regarde. Moi, les intra vissés sur les oreilles, j’écoute mon Ben Mazué (que je te conseille d’ailleurs) et vais descendre 3 petits arrêts plus tard à Quai de la Gare pour rejoindre mon pote au ciné. Quand je me lève, ton regard semble en demander plus quand le mien vire à la panique. J’essaie de rester fier en sortant du métro, ce que je sais faire, mais quelque chose vient de se passer et depuis quelques heures je ne sors pas cette image de ma tête. Un petit tour sur Happn à l’abandon depuis plusieurs mois dans mon mobile mais tu n’y es pas et me voilà réduit à lancer une bouteille à la mer. Je n’imagine pas te rencontrer car les bouteilles à la mer c’est probablement une approche de loser. Mais j’ai pas su faire mieux ce soir et tu pourrais être de ces romantiques qui iront demain lire croisedanslemetro en arrivant au boulot, juste au cas où..