Timides regards, paroles intérieures

Nous sommes montés à Eglise de Pantin, sièges du couloir, en face l’un de l’autre, enfin pas exactement. Je vous ai remarqué quand vous vous attachiez vos cheveux. Très élégante, jupe et petit haut, manteau sur les genoux. Vous tapotiez votre téléphone, vos écouteurs aux oreilles. Je lisais mon journal, enfin j’essayais. Il m’a fallu plusieurs minutes pour réaliser. Des regards furtifs tout d’abord, et votre présence, votre visage qui m’interpellaient. Je vous ai trouvé magnifique, vos yeux foncés et vos cheveux tirés. J’essayais de surmonter ma timidité, tentant de croiser votre regard, tentant un petit sourire, tellement timide qu’il a du passer inaperçu. Je faisais des aller-retours entre les articles que j’essayais de lire, mes pensées, et votre doux visage. Je murmurais intérieurement des choses que j’aurai voulu que vous entendiez. Malheureusement, vous n’avez certainement pas de dons de télépathie, et moi non plus. Je voulais en savoir plus sur vous. A gare du Nord, le métro se remplissait et des gens s’interposaient entre nos deux regards. Je m’amusais de cette situation, tentant quelques acrobaties pour continuer cette discussion silencieuse avec vous. Je souriais (intérieurement certainement). Vous êtes descendue à République, un dernier regard échangé. Trop timide pour vous lancer un grand sourire, encore moins pour esquisser quelques mots. J’ai observé le quai qui se vidait. Votre vie continuait. La mienne également. La parenthèse se terminait. Si vous lisez ce message, je serai très heureux de vous recroiser, sur la ligne 5 ou dans un café. Esquisser quelques mots timides et percer ce mystère matinal..

    Détails

  • Métro5à Église de Pantin.
  • Une rencontre faite le 18 décembre 2015.
  • Rédigé par un homme pour une femme.
  • Publié le vendredi 18 décembre.