Tu semblais timide, et tu avais…

Tu semblais timide, et tu avais un très joli sourire. Tu portais une robe légère blanche à motifs rouges. Tu tenais un sac noir, si je me souviens bien. Tes cheveux étaient longs, attachés et châtains.

C’était vers 9h20 sans doute. Le quai de Châtelet direction la Défense était bondé, à tel point qu’il fallait laisser passer plusieurs rames avant d’espérer monter à son tour. “Oh, allez, je vous le laisse”, ai-je dit à un homme à côté de nous, durant la bousculade qui suivait l’arrivée de chaque rame. Il n’a pas pu monter lui non plus. J’ai ajouté “mais… ça ne se fait pas de refuser un cadeau !”. Ça t’a fait rire.

Une fois montés à notre tour, tu m’as souri à plusieurs reprises. Tu tournais le dos au début, comme pour éviter que l’on te drague, mais tu riais tout de même lorsque je disais n’importe quoi (“pas de baskets, hein, et toute sortie est définitive !”). Puis finalement, tu ne m’as plus tourné le dos. Nous nous sommes retrouvés sur la plateforme, poussés par le flot de gens. Tu as souri encore en une occasion ou deux (lorsque le chauffeur a dit “éloignez vous de la bordure du… (silence amnésique)… du quai”, ou lorsque je t’ai souhaité une bonne journée avant de descendre.

J’ai regretté alors de ne pas avoir profité de ces quelques stations pour te demander ton prénom, pour te proposer d’aller prendre un café… J’en mourrais d’envie pourtant, mais c’est tout bête, je n’ai pas osé. Le silence de ce métro bondé était trop compact, et j’ai eu peur d’être ridicule.

Alors, si tu lis ces lignes…