Sans langue de bois

Ce lundi, voilà qu’en montant dans mon bus ce matin, je m’asseois face à vous. Vous m’avez dit par la suite que vous étiez deux collègues belges en déplacement professionnel pour visiter une grande entreprise à Vélizy.

Vous, monsieur, aux cheveux blond-roux et des petites lunettes ovales, aviez un ordi sur les genoux. Vous, madame, brune avec un joli pendentif en forme d’oiseau, lisiez “La Libre Belgique”. C’est ainsi que j’ai appris que vous étiez originaires de ce beau pays.

Un dialogue a d’abord débuté entre vous : sur Molenbeek, sur l’Europe qui ferme les yeux, sur son peuple qui ouvre les yeux mais qui jamais ne sera consulté… Et là, c’était plus fort que moi, il fallait que j’ajoute mon grain de sel, tant cette conversation m’intéressait. Je m’y suis donc invitée. Et nous avons donc pu confronter nos expériences politico-sociales. Qui, hélas, se retrouvent être similaires.

J’ai aimé notre conversation franche et directe, sans langue de bois, et appelant “un chat un chat”. Est-ce une spécificité belge, le dialogue sans entraves ? En tout cas, ça fait vraiment du bien !

Je me suis sentie bien seule lorsque j’ai dû vous abandonner pour revenir dans mon univers quotidien : de retour dans la triste réalité d’un “politiquement correct” spécifiquement français, où l’on est sommé (sous peine de tribunal) de reconnaître qu’il fait jour et que le soleil brille même lorsque la nuit et le chagrin seront nos promesses à venir.

J’aurais bien aimé poursuivre et développer notre conversation.

    Détails

  • RERbà Sceaux.
  • Une rencontre faite le 25 janvier 2016.
  • Rédigé par une femme pour un homme.
  • Publié le lundi 25 janvier.