Eleonore révise son entretien d’embauche dans la ligne 13

D’abord tu es rentrée dans le métro, à place de Clichy ou Liège… Je ne sais plus exactement. J’étais tranquillement assis dans le carré, chose extrêmement rare dans la 13 en pleine heure de pointe, les yeux figés vers la porte du wagon. Nos regards se sont croisés, tout simplement, mais j’ai immédiatement été captivé. Tu étais de dos ensuite et je ne t’ai plus trop aperçue, le temps d’un arrêt. Le métro s’est désengorgé à St Lazare et une place s’est libérée en face de moi. Place que tu es venue occuper par ta présence. Tu étais très élégante et très belle. Les cheveux blonds tirés en queue de cheval, une veste bien taillée dont je ne me rappelle plus le motif, sur un chemisier élégant (ou un t shirt, ou un marcel, ou un sac banane, là j’ai un gros doute), un pantalon noir et des chaussures pointues en cuir noir verni, avec une boucle argentée sur le dessus, me semble-t-il. Pas de bol pour moi, j’avais choisi de m’habiller comme un as de pique. Y’a des jours comme ça : look “je vais à la laverie”. Sauf que j’allais au boulot. Bon cela dit je ne suis pas non plus obsédé par la mode au quotidien. Je me rappelle ton visage, légèrement pincé bien que fait de traits très fins. Je me rappelle avoir pensé : “ça doit être extraordinaire quand elle sourit”, et un sourire tu en as esquissé un, très bref. Je ne pense pas qu’il me fut destiné mais en effet, c’était très beau. Tu as manipulé quelques feuilles de papier parmi lesquelles j’ai remarqué un CV, le tiens, et en haut duquel je n’ai eu le temps que de déchiffrer un prénom : “Eleonore”. Alors je me suis dit, voilà pourquoi l’air légèrement pincé et la si belle tenue : madame a un entretien d’embauche. Tout s’est passé très vite, je suis descendu à Miromesnil et me voilà…. En train de me demander si tu viendras lire ce message et si tu seras OK pour débriefer de ton entretien d’embauche avec moi autour d’un perroquet, servi sur l’épaule.

PS : ha et si ça se trouve ce n’était pas toi sur le CV, et tu ne t’appelles pas Eleonore. Tu es simplement une responsable des ressources humaines qui adore faire des heures sup’ dans la ligne 13, où l’ambiance est si chaleureuse. Ce n’est pas grave, la proposition du perroquet tient toujours.

A bientôt Maxime