Brune aux yeux verts dans le wagon du fou (suite)

Suite de l’annonce d’hier mercredi (je ne parviens pas à la mettre à jour) :

A la petite jeune femme brune (chatain) au foulard rose du train de 8h30 pour Marne la Vallée : Je craque complètement … vous êtes vraiment trop jolie … (soupir de désespoir prolongé).

Ce matin, je me suis levé plus tôt uniquement dans l’espoir de prendre le même train que vous. Le truc d’ado …

Bref. J’ai laissé passer un train pour Torcy en attendant un miracle (traduction : le miracle c’est vous, évidemment), sans grand espoir …

Oserai-je avouer que pour passer le temps sur le quai en attendant l’improbable, et peut être aussi pour me donner un peu de courage, au cas où, je me suis bêtement isolé en écoutant de la musique et en me plongeant dans un bouquin.

Stupide initiative ! Premièrement parce que lire de la philo tout en écoutant “Dixie” n’est pas une mince affaire. Si vous ne m’en croyez, essayez un peu pour voir ! Deuxièmement parce que je ne vous ai pas vu arriver, perdu que j’étais dans mes distractions.

On est montés dans le même wagon. Malgré, ou bien à cause des joyeuses harmonies de “Dixie” qui m’explosaient les tympans, je n’ai pas trouvé le courage.

Quand j’ai finalement levé la tête de mon livre pour jeter un coup d’oeil apeuré dans votre direction, vous aviez la mine sévère.

Ma confiance a aussitôt plongé vers les abysses et logiquement, j’ai suivi la tendance, en descendant me planquer, un peu honteux, à l’étage inférieur du wagon.

En plus, ce matin au JT, il y avait un sujet sur le harcellement des femmes dans les transports en commun. Vu mon état de démoralisation avancée, je me suis donc auto persuadé que si je tentais quoi que ce soit d’audacieux, je serais probablement classifié “dragueur emmerdeur”.

“Tempête sous un crâne” …

J’étais en train de me résoudre à abandonner tout espoir quand dans un dernier sursaut, mes hormones m’inspirèrent une ultime pensée pré-ado : et si au moins je tentais de vous faire une risette en sortant du train ???

J’ai ôté mes écouteurs, suis remonté à votre niveau. J’ai pris un moment pour réguler mon souffle et …

Et tout ce que j’ai pu faire c’est tendre le cou pour jeter deux ou trois malheureuses oeillades inexpressives en votre direction à travers le troupeau.

Ah seigneur ! J’aurais dû me souvenir que “Dixie” était une chanson de loser. Un chant Sudiste. Or les Confédérés ont finalement perdu la guerre. Est-ce que si j’avais plutôt écouté “We are the champions” j’aurais été plus brave et entreprenant ?

Peu probable.

Maintenant, après les deux messages que j’ai écrit, je suis “grillé” n’est-ce pas ? Si vous me lisez, charmante demoiselle, vous devinerez sans doute sans peine qui je suis. C’t’euh honte … :-/

Comment pourrais-je encore envisager de tenter quoi que ce soit ? Si jamais j’ouvre la bouche devant vous pour engager la conversation par une banalité, l’hypocrisie de ma démarche me fera rougir jusqu’aux oreilles à l’idée que “vous m’aurez vu venir”.

Je vais donc arrêter de spammer le site avec mes messages.

Si vous m’avez lu, si vous pensez m’avoir reconnu, faites moi signe, même si c’est juste pour me dire d’aller prendre le RER ailleurs. Ecrivez moi un mot, même sous pseudo. Ou envoyez moi des signaux par écharpe interposée. Par exemple :

- Foulard rose habituel = je n’ai pas lu votre annonce. Je n’ai pas deviné qui vous étiez ou ça m’est égal.

- Foulard bleu ou vert = je ne suis pas contre l’idée de faire connaissance alors soyez un homme bordel. Venez m’aborder !

- Foulard rouge ou jaune = ne m’approchez plus à moins de 50 mètres, espèce de monstre à tentacules venu de l’hyper espace.

- Drapeau sudiste et costume de cow girl = je me fouts de votre gueule, pov’ loser.

- String apparent et chaussettes à pois verts …. Non. Vous n’oserez pas. :-p

Par contre, je vous préviens. Demain je serai surement sur le quai d’en face. Alors si jamais vous mettez un foulard bleu ou vert, ma frustration atteindra des sommets.

(…)

Comme disait j’sais plus qui dans “le Bon la Brute et le Truand”, “le monde se divise en deux : ceux qui parlent et ceux qui tirent”. Et j’appartiens définitivement à la première catégorie. J’ai beaucoup trop parlé je crois. Mais vous étiez trop ravissante pour que j’arrive à me taire.

M’en voulez pas. Tout ce blabla était sincère.

    Détails

  • RERaà Nation.
  • Une rencontre faite le 16 juin 2016.
  • Rédigé par un homme pour une femme.
  • Publié le jeudi 16 juin.