Regards croisés teintés de timidité

Ce matin je suis arrivé sur le quai du RER au Raincy-Villemomble-Montfermeil, tu étais là, à quelques mètres. Tu portais un haut bleu marine, avec un col en maille. Je portais un t-shirt vert pale. Lorsque le train est arrivé, tu as fait les quelques pas qui te séparaient de la porte devant laquelle je me trouvais, alors que tu aurais pu rester devant celle où tu te trouvais… Puis nous sommes montés dans ce train de 7h11 en direction de Saint Lazare. Je me suis assis dans le sens de la marche, et toi dans le sens inverse à une rangée d’écart. Nos regards s’étaient déjà furtivement croisés sur le quai, mais ils ont de nouveau trouvé un terrain d’entente, avec toute la retenue que ce genre de moment occasionne. Je te regarde, tu lèves tes yeux sur moi, et mon regard te fuit. Tu me regardes, je lève les yeux sur toi, et tu me fuis. Et puis j’ai trouvé le courage de te sourire. Tu as détourné le regard. Ai-je commis un impair ? J’ai du quitter le train avant toi. J’ai cherché ton regard une dernière fois, mais il s’est perdu sans jamais croiser le tiens. Si tu lis ceci, et si nous nous recroisons demain, pourquoi ne pas échanger quelques mots la prochaine fois ?