Regards déstabilisants entre Strasbourg et République

Cela n’aura duré qu’une station mais quelle claque ! J’en suis encore sonné.

Je venais de monter dans la rame à Strasbourg Saint Denis, vers 17h40 ce mercredi. Il y avait un peu de monde, aussi j’étais resté plus ou moins adossé à la porte d’entrée, mon livre de poche à la main.

Avant de m’y plonger, je vous ai aperçue, mademoiselle. Vous vous teniez debout un peu plus loin. Cheveux longs, et plutôt châtains clairs. Manteau sombre. Votre rouge à lèvres mettait si bien en valeur votre teint clair que j’ai dû instinctivement m’attarder sur l’examen de votre visage.

Vous avez alors regardé dans ma direction. Deux fois. Deux instants d’éternité muette. Et ce fut pour moi à chaque fois le même désarroi.

Je ne saurais comment décrire ce regard qui était le votre. C’était tellement étrange. Tellement inhabituel.

Un peu comme si quelqu’un vous regardait soudain droit dans les yeux, tout en donnant le sentiment de regarder à côté. Comme si vous scrutiez de vos pupilles généreuses et sombres les tréfonds de mon âme, mais sans pour autant me voir dans mon corps de chair [je sens que je vais ma faire charrier pour ce que je viens d’écrire].

C’était déstabilisant, et en même temps, j’aurais voulu que ça ne cesse jamais.

Les deux fois où votre regard s’est ainsi posé sur le mien, je me suis senti rougir. J’étais à votre merci. Peut être l’avez vous perçu ?

Malheureusement, tout cela n’aura duré que le temps d’une station, car vous avez hélas quitté la rame à République.

Après cela, je suis parti m’asseoir un peu plus loin, et tandis que le train reprenait doucement sa route, j’ai lancé des regards désespérés vers la fenêtre dans l’espoir d’apercevoir encore une fois ce visage qui en l’espace de quelques secondes était parvenu à faire basculer mon coeur aux antipodes.

Vous marchiez le long du quai, la tête haute, et je me plais à croire que nos regards se sont croisés une dernière fois à cet instant là.

Vous reverrai-je un jour ?

Que cela advienne ou pas, je vous remercie pour la déroutante magie dont vos yeux sombres m’ont gratifié. J’en ai été transporté.

J’étais le garçon portant une casquette/béret gris sombre, au manteau couleur beurk, et qui essayait de lire un livre de poche dont vous aurez sans doute aperçu la couverture.

Message tapé en 30 min sur smartphone. En espérant avoir fait suffisamment vite !

    Détails

  • Métro9à République.
  • Une rencontre faite le 11 janvier 2017.
  • Rédigé par un homme pour une femme.
  • Publié le mercredi 11 janvier.