Traquer la magie dans ce monde

Tu avais l’air vivant. Je sais même pas ce qui me donnait cette impression, tu dégageais quelque chose, quelque chose de fou, tu avais l’air bien plus vivant que toutes les autres personnes mornes autour de toi dans cette rame bondée. Pendant les six stations où nous sommes restés côte à côte je ne pouvais pas m’empêcher de t’imaginer raconter des aventures de malades avec de grands gestes, je t’imaginais courir dans la nuit dans Paris, je t’imaginais vivre d’une manière que peu de monde sait faire, j’imaginais ton regard perçant sous tes lunettes de soleil, pendant ces six stations j’observais la grande bouteille d’eau Cristalline que tu tenais dans la main, la manière dont tu jouais un peu avec tes doigts et puis ton sourire parfois, j’observais ta tête et tes cheveux et ton dos et ta tête, en m’imaginant ce qui se passait dedans.

Six stations.

En six stations et sans un mot, tu m’as donné envie de te connaitre et je ne saurai même pas dire comment je ne saurai pas dire pourquoi. En six stations tu m’as donné envie de vivre plein de choses avec toi. J’appelle ce genre de personnes les personnes magiques. Les gens qui dégagent un truc, qui dégagent de la vie, qui dégagent de la magie. Les gens qui courent, les gens qui rient, les gens qui vivent, les gens qui sont de l’art à eux tout seul.

Et lorsqu’on est descendus de la rame et qu’on s’est perdus de vue le métro a lui aussi perdu un tout petit peu de son charme.

Je me trompe peut-être. Peut-être que je me fait des idées. Je m’en tape, je m’en tape parce que la seule trace qui me reste de toi est la magie dont tu m’as imprégnée et cela me suffit.

Tu es magique et j’espère te recroiser.

En attendant je guette, je cherche, j’observe, je traque.

Traquer la magie dans ce monde.

    Détails

  • Métro2à Colonel Fabien.
  • Une rencontre faite le 30 mai 2017.
  • Rédigé par une femme pour un homme.
  • Publié le mercredi 31 mai.