Cappuccino junkie âđ
Belle aux cheveux noirs, tel est votre pouvoir qu’il enivre les hommes d’un simple breuvage dĂ©nuĂ© d’alcool.
Vous ĂȘtes la reine, l’impĂ©ratrice, sans Ă©gale ni imitatrice. La perfection de votre cafĂ© condamne tous les autres Ă l’autodafĂ© (mot portuguais, il n’y a pas de hasards en cette vie). Je souhaite toutefois bien du plaisir Ă ceux qui, me prenant au mot, voudraient brĂ»ler du cafĂ© ! Mon cĆur seul brĂ»le d’un feu suffisant pour consumer les liquides.đ„đđ„
Je me damnerais pour boire tous les jours assis Ă vos pieds, quand bien mĂȘme cela exposerait Ă vos doux yeux verts mes cheveux clairsemĂ©s.
Devant vous je me sens gauche et stupide đ. Mon vocabulaire tombe Ă quelques mots : “Bonjour mesdames”, “un cappuccino”, “merci beaucoup”.
Si je devais partir pour l’Ă©tranger, ne connaitre que ces mots ne me servirait pas beaucoup … Mais laissez moi les traduire pour vous :
* “Bonjour mesdames” = “J’aurais prĂ©fĂ©rĂ© dire mademoiselle, au singulier, mais en prĂ©sence de votre amie, c’eut Ă©tĂ© malpoli. Je crains par ailleurs que votre coeur ne soit dĂ©jĂ pris par un plus chanceux que moi. Alors je dis madame, mais de grace dĂ©trompez moi”.
* “Un cappuccino” = “J’ai soif de vos Ćuvres … Ă m’en rendre malade”
* “Merci beaucoup” = “Je vous aime. Je vous aime BEAUCOUP mais je n’ose pas vous importuner par l’Ă©talage du tourment que vous me causez”.
J’ai aussi dit “une boule de chocolat” mais lĂ il n’y a rien Ă traduire, fort heureusement. C’Ă©tait juste pour accompagner mon cafĂ©. Choix judicieux, d’ailleurs : je suis un homme de goĂ»t comme la passion que je vous porte vous l’aura confirmĂ©.
Comme je le disais (je radote), devant vous, je me sens gauche et stupide. Peut ĂȘtre est-ce mon Ă©tat naturel, mais c’est votre lumiĂšre qui me le rĂ©vĂšle. La gorge serrĂ©e, comme si le roi des gorilles se mettait en devoir de l’Ă©trangler, je ne sais plus ni quoi dire ni oĂč porter mes yeux đ. C’est au point que je n’ai mĂȘme pas su lire ce qui Ă©tait tatouĂ© sous votre Ă©paule …
SincĂšrement j’envie votre compagnon, si vous en avez un comme je le crois.
Sans jalousie, mais non sans dĂ©pit. Les hommes ne sont pas non plus Ă l’abri de ce genre de question : “que faut-il pour plaire Ă une femme comme celle lĂ ? Qu’est-ce qui me manque et qui ne lui manque pas ?”
Alors ça me fait mal de vous voir. J’Ă©vite d’abuser, comme ce clodo que je croisais naguĂšre refusant l’invitation Ă boire de son collĂšgue d’un sage “oh non, mardi c’est mon jour sans alcool”. VoilĂ pour la sobriĂ©tĂ©.
Mais je ne peux m’en passer. Je suis complĂštement droguĂ©. Il faut toujours que je traine mon regard de chien battu, et ma mine de gars un peu perdu, jusqu’Ă votre glorieuse manifestation, ĂŽ avatar de Venus et d’AstartĂ©.
On rira de moi, si on n’en rit dĂ©jĂ , mais ça m’est Ă©gal. Vous voir une seconde me suffit pour la vie et vous perdre de vue un mois, me conduit au trĂ©pas. Je viens d’Ă©crire un truc contradictoire je crois … Il est temps que je boive frais et que je me calme un peu. Parce que vos cappuccinos me plongent dans un Ă©tat sĂ©rieux.
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PS : j’espĂšre que votre sympathique collĂšgue (bises) vous a transmis le compliment que j’ai fait en partant au sujet de votre cafĂ©. Autrement, tant pis, vous le lirez peut ĂȘtre ici, en version trash. Je l’espĂšre en tout cas.
Soyez clĂ©mente : un jour donnez moi un signe que vous m’avez lu. Que je sache que ma prose d’amoureux transi ne s’est pas abĂźmĂ©e dans le nĂ©ant intersidĂ©ral.
@ tous : si vous avez miraculeusement devinĂ© Ă qui je m’adresse (aucune chance, j’en ai bien peur), attirez donc l’attention de la miss sur ce message qui me vaudra illico un aller simple pour Shutter Island. Merci ! đ
- RERaĂ Noisy-le-Grand â Mont d'Est.
- Une rencontre faite le 1 juin 2017.
- Rédigé par un homme pour une femme.
- Publié le jeudi 1 juin.