Je ne fais jamais ce genre de chose. Vraiment.

Je ne suis pas timide, j’ai juste peur du rejet. Voilà c’est dit. Au milieu de cette fournaise couplé au parfum de la ligne 13, j’étais transporté mais je n’ai pas pu prendre mon courage à deux mains pour te dire ne serait-ce qu’un mot, même un prétexte. Tu étais assise en face de moi, la tête plongée dans ton téléphone. Coincidence ou pas, je lisais “LOVE” de Toni Morrison quand j’ai levé les yeux et nos regards se sont croisées. Tu es brune et avais des chaussures noires, pantalon noir et une chemise fleurie. Au terminus (Châtillon-Montrouge), je suis passé devant toi pour ne pas avoir l’air de te suivre, puis tu m’as devancée et je t’ai suivi, vite fait. C’est comme si je me voyais à la troisième personne te laisser t’en aller sans rien dire et je ne pouvais réagir.