Entre le Nord et la Bastille

J’entre dans le métro à la Gare du Nord. Il fait chaud et il y a un peu de monde.

Tu étais là, assise, avec tes cheveux blonds, ton décolleté blanc et ton visage fin qui respirait la jeunesse de tes 20 ans.

Je ne te vois pas tout de suite, mais le hasard fait que nos regards finissent par se croiser.

Les stations se succèdent, et je sens comme des yeux posés sur moi.

Tu me regardes. Quand je m’en aperçois, tu tournes la tête vers République.

Ce petit jeu se poursuit, quand la personne assise à ta gauche descend.

Tu me fixes, et tu considères furtivement le siège. Comme pour m’inviter à m’asseoir.

Et moi, idiot que je suis, je reste là… Planté comme un piquet, alors qu’au même instant quelqu’un prend la place.

Le jeu d’œillades continue, et puis tu te lèves pour sortir à Bastille.

Tu te retournes, et je te voie toute proche alors que tu sors.

Tu lances alors un dernier regard dans le mien alors que les portes se ferment et que le métro repart.

Te reverais-je un jour ?