Pour une fois

Pour une fois que j’ose lever les yeux de mon bouquin du moment - un classique de Toni Morrison - je tombe sur toi. Je t’aperçois dans mon champ de vision péripphérique lorsque tu entres dans la rame de métro en direction de Nation. Je suis assis sur un strapontin tout seul et toi, tu occupes une place sur le siège qui donne sur la vitre et non le long couloior abyssal que je feint de regarde lorsque je lève la tête. J’ai un t-shirt gris, pantalon bleu nuit, chaussures noires et une veste rouge sur les genoux. Et mon bouquin, mon bouclier. Une ou deux station maximum plus tard, tu descends à Avron. Il est 22h, on se regarde un instant alors que je fais tout pour mémoriser ce que tu portes: robe orange courte jusqu’au dessus des genous, sac en papier, sac à dos bordeaux avec une baguette qui dépasse. Si ce n’étais pas que dans ma tête alors écris moi.