La fille du train

Après quelques verres entre amis au “petit châtelet”, à refaire le monde et à balancer des blagues bien graveleuses, me voilà une nouvelle fois à courir dans les couloirs souterrains. Haletante, je ne veux pas rater mon train pour Melun, le dernier, celui de 00h49. Je grimpe à temps, ouf! Mais quand la sonnerie retentit, annonçant la fermeture imminente des portes, voilà que vous débarquez, vous, quatre lascars. Jeune fille voyageant seule, ma première réaction incontrôlée est d’avoir peur. Vous parlez fort, vous vous approchez, vous fumez et buvez, et je ne me sens pas en sécurité, d’autant plus que la rame est déserte. Et c’est alors que se produit ce qui m’est impensable. Vous sentez certainement mon anxiété car vous vous approchez pour… me raconter une blague. Je ne m’y attends pas et je ris aux éclats tellement c’est drôle. Vous êtes pertinents, intelligents, drôles et je me sens comme une petite soeur pour vous. On parle de nos boulots, de nos vies, de nos voyages et on refait le monde. Vous apprenez que je suis psy, et Abou me lance alors “désolée cousine, mais tu peux pas t’occuper de ces trois là? Je crois qu’y a du taff, on aurait dû s’en occuper avant”. J’ai eu un pincement au coeur en descendant du train, j’ai adoré ce voyage. Ne changez rien, Amine, Abou, Mohamed et Kamel.

Ps: Ceci n’est pas un plaidoyer antiraciste à deux balles. C’est juste une grosse surprise et une belle rencontre, à lire comme telle.

    Détails

  • Transilienrà Gare de Lyon.
  • Une rencontre faite le 20 janvier 2018.
  • Rédigé par une femme pour un homme.
  • Publié le samedi 20 janvier.