Moment érotique #2

Soirée de galère avec les transports, j’ai du emprunter un itinéraire différent de l’habituel. Vous êtes monté une station après moi. Je n’ai, au début, remarqué que vos mains aux longs doigts fins. Vous vous êtes déplacé et je vous ai découvert : cheveux longs attachés en un petit catogan, blond presque roux, petite barbe sexy, yeux d’un bleu intense. Vous portiez un jean et une paire de bottes qui vous donnait un air très “rock-and-roll”. Je ne pouvais détacher mon regard de votre visage, en tout point parfait. Vous êtes descendu quelques stations plus tard et j’ai continué mon chemin en rêvant… Tout à coup je me lève et je descends derrière vous. Je vous attrape par la main et vous vous retournez surpris. Mais le sourire que vous me faites récompense ma hardiesse et me réchauffe le coeur. Je vous suis sans une mot, troublée, confiante. Nous arrivons devant un immeuble de belle facture et vous me faites entrer. Dédaignant l’ascenseur nous prenons les escaliers. Tous les prétextes sont bons pour se rapprocher et se frôler, pour se toucher du bout des doigts. Nous arrivons enfin chez vous, vous claquez la porte et me plaquez contre celle-ci. Vos mains si belles encadrent mon visage et vous m’embrassez d’un long baiser langoureux. Je vous sens impatient, fébrile. Nous nous dirigeons vers un grand salon, peu fourni mais où trône un superbe piano… J’envie ses touches que vos doigts savent caresser amoureusement. Nous arrivons enfin dans votre chambre, tous nos sens en alertes.

Une appréhension soudaine me paralyse : qu’allez vous penser de ces cicatrices qu’ont laissées les épreuves de la vie ? Et n’allez-vous pas vous détourner de cette poitrine plus très jeune ? Ces quelques kilos en trop ne vont ils pas vous faire fuir ? Vous devez sentir mes réticences car vous devenez plus doux. Vos caresses sensuelles ont raison de mes barrières et je vous laisse me déshabiller sans trembler, si ce n’est de désir. Vous caressez chaque parcelle de mon corps, laissant parfois votre bouche prendre la suite de vos mains en une longue torture exquise.

À mon tour de vous découvrir. Je vous explore comme un pays inconnu, où chaque étape me donne envie d’en découvrir plus. Vous avez également vos petits secrets dus à votre âge qui ne vous en rendent que plus séduisant. Mes mains se promènent sur ce corps si beau à regarder malgré ses quelques imperfections. Elles s’égarent encouragées par vos soupirs avant que vous ne décidiez de prendre les choses en main. Tel un guide connaissant par coeur une ville, vous m’emmenez dans les endroits les plus secrets, où la langueur vous emprisonne.

Mais cette fois encore, une voix me rappelle à la réalité. Terminus, il est temps pour moi d’affronter la neige et le froid.

Je sors en frissonnant tout en me disant que prendre le métro peut-être vraiment galvanisant. Vivement demain !

    Détails

  • Métro12à Madeleine.
  • Une rencontre faite le 6 février 2018.
  • Rédigé par une femme pour un homme.
  • Publié le mercredi 7 février.