À travers la vitre

Je ne suis pas sûre de la station.

C’était juste une seconde, juste une seconde avant que le métro ne redémarre. Il était environ vingt heures quarante et on s’est fixés à travers la vitre, j’étais assise dedans, tu étais déjà sorti, allant vers la sortie. Pressé. C’était juste une seconde et ton regard m’est pourtant resté en tête, tes grands yeux noirs et puis tes cheveux noirs, ton long manteau et tes écouteurs, c’était juste une seconde et tu m’as quand même troublée. Je t’ai trouvé très beau.

Je tombe souvent amoureuse dans le métro, d’une seconde, d’un moment, d’une posture, d’un geste capturé, d’une personne au regard tendre ou intrigué, de grands yeux ouverts et enfantins. Je n’arrive pas à lire dans le métro parce que j’aime beaucoup trop observer les gens. J’ai bien fait de ne pas avoir ouvert mon livre ce soir non plus, parce que ce soir j’ai pu capturer ton regard.

Si la vitre ne nous avais pas séparés je serais venue te parler: je n’ai pas vraiment de mal à aborder les inconnus. J’adore ça. Aujourd’hui j’ai rencontré deux personnes, une vieille dame qui m’a dit de belles choses au métro d’Ivry, un garçon place Saint Michel qui était bien rigolo: c’était une chouette journée.

Et j’ai rencontré ton regard aussi, pendant juste une seconde. Juste une seconde.

Blonde, bouclée, yeux noirs, lunettes, et un manteau marron plutôt chouette.

    Détails

  • Métro7à Tolbiac.
  • Une rencontre faite le 24 février 2018.
  • Rédigé par une femme pour un homme.
  • Publié le samedi 24 février.