Tu descends à Châtelet le samedi

Hello. Je crois que ça fait plusieurs fois qu’on se croise, le temps de deux stations, les samedis matins. Et ça commence à devenir frustrant parce que vous me plaisez bien.

Vous êtes châtain, cheveux longs et lisses, et ce matin vous portiez un manteau noir, ainsi qu’un sac à dos noir sur lequel vous aviez posé une écharpe bleue ciel. Et vous descendez à Châtelet les Halles.

Je vous croise toujours au même endroit. Dans le wagon de tête du RER, à l’étage, dans un coin.

Moi je monte à Nation (ce matin, à 10h35), avec mon étui à instrument de musique et mes sacs. En général, je m’assois de l’autre côté du couloir, sans faire mine de trop vous regarder (pour pas vous faire flipper), mais je crois que ce matin vous m’avez grillé.

En effet, à un moment, je regardais votre reflet dans la fenêtre tout en me demandant si je pouvais avoir une chance (vu que je suis un peu plus âgé, je pense) et vous, vous avez jeté un coup d’œil vers moi. Nos regards se sont croisés dans la vitre mais je me suis laisser intimider. J’ai mal réagi. J’ai fait comme si je n’avais rien remarqué. C’est hypocrite, parce qu’en premier lieu, si je suis venu m’asseoir à cet étage, dans ce wagon, c’était pour vous voir.

J’aurais dû vous aborder. Au lieu de quoi j’ai plongé la main dans mon sac pour aller y chercher un stylo et improviser de la mauvaise poésie dans un carnet pour le concours de la RATP. Quel crétin !

Et comme d’hab’, vous êtes descendue à Châtelet à 10h43.

Je regrette. J’aurais dû oser, quitte à me faire jeter.

Parce que j’aimerais bien savoir qui vous êtes, ce que vous aimez, comment vous voyez la vie … Et je ne pourrais jamais si je ne vous le demande pas.

Si vous lisez ce message, dites moi ce que vous en pensez s’il vous plait. Parce que ne crois pas que j’aurais la force d’attendre encore un samedi (et lequel ?) pour vous recroiser et vous dire que vous me plaisez.

D’autant que samedi prochain, je ne suis pas censé passer par là. Je crois que je me débrouillerai quand même pour y être. Si jamais j’y suis ce jour là (pas sûr), ce sera uniquement pour vous, sans mes sacs et mon étui.

    Détails

  • RERaà Nation.
  • Une rencontre faite le 17 mars 2018.
  • Rédigé par un homme pour une femme.
  • Publié le samedi 17 mars.