L’aveugle et le chien
Dans un métro d’hiver,
Habillé de tristesse,
Un jeune homme se promène,
Guidé par un chien.
“Oh ! Dis-moi
Que verrais-je si j’avais
De vrais yeux ?”
“Tu verrais, dit le chien,
Déguisant le décor
Très consciencieusement
Avec de beaux mensonges :
Un énorme wagon
Entouré de belles lumières,
Un sol dallé,
Des voûtes peintes
Des murs multicolores
Des sourires sur tous les visages
Des voyageurs tout heureux
Des couloirs bien propres
D’autres chiens que moi
Et tous en liberté…
Tu verrais la lumière
Et encore la beauté
Et puis la joie de vivre
Et beaucoup d’autres choses
Que je ne sais décrire…
Tu verrais toi et moi
Tu te verrais surtout
Salué comme un prince
Par les agents et leur suite
Au fond d’un Élysée…”
Dans un métro d’hiver
Habillé de tristesse,
Un jeune homme est aux anges
Pendant qu’un chien pleure…
(Librement inspiré d’un poème d’Ahmed Azeggagh)
- RERaà Achères — Grand Cormier.
- Une rencontre faite le 8 février 2019.
- Rédigé par un homme pour une femme.
- Publié le vendredi 8 février.