Pull jaune = rayon de soleil

Merci à vous, demoiselle au pull jaune, de vous être assise face à moi, ou presque, en ce vendredi soir.

Votre beau visage, furtivement aperçu, fut pour moi un rayon de soleil, aussi éclatant que le jaune lumineux dont vous vous étiez vêtue.

Contempler vos traits calmes et sereins, c’est un peu comme se perdre dans la contemplation de nuages vagabonds passant dans le ciel estival. On en ressent une joie sans objet, un contentement sans limites, capable d’abolir avec le temps toute notion d’ennui. On touche à l’essentiel sachant qu’il n’y a rien à saisir, rien à s’aproprier. La beauté est là, simplement, également offerte à tous ceux qui savent la dénicher.

Dans ce monde bouillonnant d’envie et de haines recuites, où se plait à ruminer son malheur et à hurler sa révolte (sans jamais en explorer les causes), je vous remercie d’avoir simplement croisé ma route et illuminé ma journée.

Hier soir, je croisais un autre voyageur étouffé par la hargne et sans doute, par l’ampleur de ses propres frustrations. Il racontait à qui voulait l’entendre qu’il “était gilet jaune”, qu’il “avait la rage” et que samedi, il allait “casser du flic” et bien d’autres choses. Quelle tristesse ! Où le menait toute cette colère ? Cette pulsion auto destructrice ? A rêver de brutaliser des innocents pour prix de ses echecs personnels, dont il trouvait plus commode de blâmer la société tout entière.

Que construire de positif sur des passions négatives ?

Combien je préfère votre jaune au sien …

Alors merci de m’avoir accordé cet instant de grace. Merci de tout coeur de vous être assise là, belle dame.

Signé : Un passant qui lisait du Orwell et que vous n’avez pas remarqué, parce qu’il n’avait rien de remarquable. Descendu à Nation avec du soleil plein le coeur, grace à votre splendeur.

    Détails

  • RERaà Neuilly-Plaisance.
  • Une rencontre faite le 22 mars 2019.
  • Rédigé par un homme pour une femme.
  • Publié le vendredi 22 mars.