Le retour du dimanche soir

Retour de weekend le dimanche soir, chacun dans sa rêverie fatiguée en attendant la 13 et son lit. Tu m’en as fait sortir, jolie brune aux cheveux longs, lorsque l’on est entré ensemble dans le wagon, mais mon esprit embrumé n’a pas eu la présence de s’asseoir en face de toi avant que la foule ne nous sépare. Tu as continué à rêver tout le trajet, sans toucher à ton portable, ton sac de voyage noir avec toi, assise sur la place centrale côté quai du carré à 6, regardant ici et là. Tu étais vêtue de noir, en pantalon, simplement mais avec goût. Moi, ta beauté sans artifices m’avait frappé, je préparais fébrilement mon prénom et numéro sur un papier, le cœur battant mais je ne pouvais déjà plus t’atteindre.

Et, benoîtement, je suis descendu à La Fourche, laissant ton train continuer vers Asnières. Combien d’occasions manquées telles que celle-ci chaque jour dans le métro? Je ne sais pas, mais ce matin je pense encore à celle qu’il m’a été donné d’apercevoir, à la vie vers laquelle elle a vogué sans se douter de rien, et j’ai le sourire.